Je n'aime pas
beaucoup parler de mon travail de peinture. En fait les mots me
manquent pour
dire l'urgence de peindre et surtout l'urgence de créer. Est-ce une
fuite de la
vie, un refuge, un lieu où je peux me nourrir intensément ? Peu
importe,
puisque au moment où je peins je ne me pose plus ces questions : je
prends tout
simplement un outil, un support et je fais. Mais pas n'importe quel
outil avec
n'importe quel support. C'est la rencontre de ces deux éléments
choisis, qui
font résonance en moi, qui vont provoquer l'acte de créer. Un dialogue
magique
s'opère. Il n'y a aucun « a priori », aucun « diktat ». Je ne décide de
rien,
je ne m'installe pas. Il y a comme un sentiment d'urgence dans le fait
de
peindre. Une exigence aussi . Ça se fait. C'est tout. Ce besoin
d'explorer, de
découvrir, d'être surprise me pousse inlassablement à recommencer .
Dans ce
plaisir de peindre, le corps est resté très longtemps mon sujet favori.
Il le
reste toujours. La découverte de nouvelles formes d'art telles que la
gravure, le
monotype - véritable nid de créativité - m'ouvre des portes vers
d'autres
horizons. J'aime prendre des risques, oser, partir à l'aventure. L'art
est le
seul lieu où tout est permis.